Nouvelle mobilisation contre la station d'épuration
Publié le 22 Février 2010
Un collectif d'artistes avait appelé à un rassemblement, samedi, à Kerzellec, à Clohars, site où devrait être construit la nouvelle station d'épuration.
Une quarantaine de personnes ont répondu, samedi, à l'appel lancé par le collectif d'artistes constitué pour s'opposer à la construction d'une station d'épuration à Kerzellec, en Clohars. «On est là pour sensibiliser les gens», lance tout simplement Isabelle Pivert, éditrice, porte-parole du collectif et conseillère municipale de la majorité à Clohars.
«Alerter les citoyens»
«C'est une manifestation pour dialoguer. La population nous soutient de plus en plus (...) C'est un peu le rôle des artistes de réveiller et d'alerter les citoyens sur ce qui serait dommageable à la commune». L'éditrice et élue ajoute: «Il ne s'agit pas de défendre la propriété de qui que ce soit, l'art est à tout le monde».
Keranna plus cher
Artistes et riverains comptent bien défendre le site peint par Paul Gauguin bec et ongles. Ils espèrent faire «renoncer les élus» et ne comprennent pas pourquoi le choix ne s'est pas plutôt porté sur la zone industrielle de Keranna. «C'est beaucoup plus cher (...) Il y aurait des expropriations et il faudrait faire remonter les effluents à 60m», argue Jean Lecourt, conseiller municipal, favorable à l'implantation de la station, venu au rassemblement «en tant que simple citoyen de Clohars». Face à l'argument du surcoût financier avancé par la municipalité, les artistes rétorquent que la population pourrait mettre la main à la poche. «Si on estime le surcoût à un million d'euros et qu'on divise par le nombre de compteurs d'eau, ça représente sept à dix euros par compteur et par an en plus, sur 40 ans», assène Philippe Esmenard, président des Amis du Pouldu.
«Un moindre mal de la mettre ici»
Mais pour Jean Lecourt, le choix de Kerzellec se justifie pour deux raisons: la prise en compte des réseaux existant et la loi littoral. «Ça fait 20 ans que la commune cherche un lieu d'implantation pour la station d'épuration. Il faut bien la mettre quelque part! J'estime que c'est un moindre mal de la mettre ici». De quoi faire bondir les artistes présents qui n'entendent pas baisser les bras, tout comme les riverains.
Manifester le troisième samedi de chaque mois
Des membres de l'association de Kerzellec, des Amis du Pouldu, de la Maison Marie-Henry et de Cap Action Solidarité ont été reçus, vendredi, par le secrétaire du préfet à Quimper, auquel ils ont fait part de leurs objections. Il leur a répondu que «légalement, la commune n'a rien à se reprocher». Pas de quoi décourager pour autant artistes et riverains. «On est prêt à aller au bout, on est déterminé», assure le président des Amis du Pouldu, tandis que Bernard Demiaux, peintre du Pouldu, lançait une invitation: «venir manifester ici le troisième samedi de chaque mois».
source de l'article, Florence Vergne, le télégramme édition du 21 février 2010