Publié le 30 Novembre 2011
Suite à la publication de La tribune socialiste de Clohars-Carnoët N° 13 d’octobre 2011, intitulée « Station d’épuration : « Les Amis du Vieux Pouldu » et CAPAS franchissent la ligne jaune… », l’association «Les Amis du Pouldu» souhaite répondre aux accusations désobligeantes qui y sont proférées.
Décidément dans ce bulletin du Parti Socialiste local, les auteurs manient les approximations et les contrevérités avec un certain brio.
A commencer par le nom de l’association «Les Amis du vieux Pouldu » (crée en 1980 rappelons-le) qui a changé depuis bien longtemps.
Dans ce pamphlet, on veut absolument faire croire aux Cloharsiens que nous sommes une association politique. C’est totalement faux, contraire à nos statuts, et surtout contraire à la réalité. Tout le monde peut être membre, le Premier magistrat de Clohars en est une preuve bien vivante car il l’a été jusqu’à son élection.
Venons-en à certaines de nos actions qui sont critiquées.
On insinue que nous n’avons rien fait lorsque l’hôtel des Bains a été transformé en appartements. Ce qu’on oublie, ou fait semblant d’oublier, c’est que nous avons empêché, et ça été très difficile, que l’hôtel des Bains soit démoli et remplacé par un bâtiment « moderne » de sept étages style « Torremolinos ». Les appartements actuels ont été bien intégrés en respectant l’architecture de l’hôtel.
De même pour le lotissement de Kerzellec. Bien sûr cela ne nous a pas plu de voir ce verger transformé en lotissement. Mais contrairement à un bruit sournoisement répandu, nous ne nous opposons pas à tout. Dans le cas présent il s’agissait de logements. Là encore rien à voir avec une station d’épuration, qui sera justement à une cinquantaine de mètres de la maison la plus proche dans ce lotissement. Du jamais vu dans une commune !
Les auteurs parlent d’intérêts particuliers pour s’opposer à un tel projet. C’est absolument vrai. Qui accepterait d’avoir une station d’épuration à quelques dizaines de mètres de son jardin ?
L’argument culturel, écarté dans ce bulletin est, quant à lui, totalement recevable.
S’il y a tant d’artistes qui s’opposent à ce projet, grâce à l’initiative du collectif « Sauvons Kerzellec », c’est tout simplement que le Pouldu est connu dans le monde entier. Et c’est bien grâce aux peintures qui ont immortalisé ce petit coin de côte bretonne et non pas grâce à la renommée seule du village de Clohars-Carnoët. Ainsi, pour la « Vallée de Kerzellec », ce qui pose problème, ce n’est pas le fait que ce paysage précis peint par Gauguin, Meijer de Haan et d’autres grands artistes risque d’être dégradé , c’est qu’une nouvelle « station d’épuration » –même complètement paysagée, inodore et silencieuse (qui peut y croire vraiment ?) - induira un dommage irréversible à l’identité et à l’intégrité de ce site à la renommée mondiale, haut lieu du courant artistique du synthétisme.
On aurait pu penser que la Municipalité de la « Ville de Nature et de Culture », défenseur de la culture et de l’environnement, comprendrait aisément un tel argument.
Il n’y a pas bien longtemps le site de la carrière de l’Isle, dans la Vallée Verte, a été protégé contre un projet industriel -donc d’intérêt général pour la commune puisqu’il aurait rapporté des recettes fiscales- sous prétexte que cela détruisait un site remarquable que des peintres ont immortalisé (lesquels déjà ?). Il n’y avait sans doute pas d’intérêt particulier dans cette action à laquelle nous avons d’ailleurs apporté notre franc soutien! Petit détail, la maison de monsieur le Maire se situe à quelques dizaines de mètres de là...
Pour le choix du site de Kerzellec, le rédacteur de ce bulletin parle d’un long processus d’étude et de validation qui a coûté de l’argent à la commune. Soit, mais pourquoi l’étude précédente, qui avait déjà validé trois sites d’implantation possibles pour la station, n’a pas été reprise ?
L’échéance de 2012 aurait peut-être eu une chance d’être respectée. De l’aveu même d’un membre du conseil municipal, le site de Kerzellec a été trouvé par hasard, en garant les voitures du groupe de travail. Il n’apparait donc pas que ce choix ait été le fruit d’une réflexion intense !
Il est enfin impossible de croire que Kerzellec soit le seul site dans une commune étendue sur plus de 3500 hectares…
En réfléchissant un peu, il est vrai qu’implanter une station d’épuration à un endroit où il y a peu d’électeurs (mais beaucoup de contribuables) est très rentable politiquement. C’est gagnant-gagnant.
Diaboliser les opposants, les faire passer pour des terroristes ou des ennemis de l’intérêt public, c’est facile et classique (dans certains pays du moins). C’est une attitude regrettable et sectaire. Dommage car Clohars et le Pouldu méritent bien mieux…