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Publié le 28 Juin 2012
Suite à l'enquête publique qui s'est déroulée du 2 avril au 2 mai 2012, pour la construction d'une nouvelle station d'épuration des eaux usées (STEP) sur le site de Kerzellec au Pouldu, le commissaire enquêteur a rendu son rapport. Daté du 20 juin, il donne « un avis favorable avec réserves, dans le strict respect des dispositions retenues dans le dossier et soumis à l'enquête publique. »
Cet avis favorable est soumis à deux réserves principales. Pour la première, il demande de « procéder à une modélisation des impacts sonores afin d'apporter une preuve complémentaire de la volonté des élus à réaliser, en préalable aux travaux, un projet ultra-sécurisant. » Deuxième point, il demande que soit mise en oeuvre avec les exploitants, avant la mise en route des équipements, une charte applicable les premières années de fonctionnement, de manière à renforcer des mesures de surveillance des nuisances éventuelles en matière de bruits, d'odeurs et de rejets en mer. Et recommande aux élus de communiquer sur le projet et d'inviter les opposants à visiter le chantier...
Épilogue ?
Avec cet avis favorable, le projet de la nouvelle station d'épuration trouve une sorte d'épilogue. Une longue histoire qui a soulevé de nombreuses polémiques et manifestations notamment chez les riverains et les associations opposées, les Amis du Pouldu et la coordination de Kerzellec. Ces derniers avaient vainement tenté que le site, peint par Paul Gauguin et Meijer de Haan, soit classé site artistique et pittoresque. Un projet recalé par la préfecture.
En parallèle, les opposants ont essayé tous azimuts de trouver des solutions alternatives. Améliorer la station existante -qui date de 1981- avec une technologie innovante ou trouver un autre lieu comme celui de Keranna. « Tous les sites, hormis Kerzellec, sont incompatibles avec la loi littorale, estime le commissaire enquêteur qui ne retient pas non plus la technologie innovante pour cause de « garanties techniques suffisantes ».
Pourtant au sein de la commune, la construction de la STEP sur le site de Kerzellec ne semble pas faire l'unanimité parmi les habitants. Le commissaire comptabilise 89 % signatures contre et 11 % pour, sur 764 signatures estampillées locales dont 555 en provenance des pétitions. Pour le commissaire « ces résultats démontrent le poids important des pétitionnaires ». Mais si les trois pétitions recueillent à elles seules 1 269 signatures, en croisant les chiffres, il conclut que 700 personnes hors commune forment le noyau dur des pétitionnaires opposés au projet. Des statistiques selon lui « pas du tout représentatives du positionnement des habitants communaux ».
Pour le maire Jacques Juloux c'est « une reconnaissance du projet »
Joint au téléphone, Jacques Juloux, se dit satisfait de la décision : « Le rapport est fait par une personne neutre qui a été jusqu'au bout de toutes les logiques avec des recherches très poussées. Il conclut que le projet est adapté. » Une reconnaissance du travail effectué selon le maire, qui estime que dans cette affaire « le trait a été forcé sur plein d'aspects et qu'aujourd'hui, c'est quelque part une vérité qui est rétablie. Concernant les recommandations, cela ne nous pose aucun problème. Notre désir est aussi d'associer les habitants au projet. »
La future station d'épuration, prévue pour 17 000 habitants et qui devrait coûter entre 6,9 et 8 millions d'euros entre dans sa phase finale. Prochaine étape, le résultat de la commission des sites réunie mardi. Selon Jacques Juloux, elle devrait émettre un avis positif. Puis le dépôt du permis de construire et la fin des appels d'offres en juillet. Les entreprises seront choisies en septembre pour un démarrage du chantier en octobre.