Revue de presse: Station d'épuration au Pouldu. L'ambiance reste électrique (Le Télégramme)

Publié le 11 Août 2010

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La future station d'épuration de Clohars n'en finit pas de faire des vagues: hier matin, lors de l'assemblée générale des Amis du Pouldu, le maire, Jacques Juloux, a essuyé à nouveau de forts vents contraires.

La mer qu'on apercevait hier matin derrière les vitres du «Ster Laïta», était pourtant des plus calmes; mais à l'intérieur de l'établissement, que de bourrasques! Jacques Juloux savait qu'il se jetait dans la gueule du loup en venant sur place, et il a été plutôt «servi». Mais il a, dans un premier temps, choisi l'offensive en regrettant que les adhérents de l'association aient attendu si longtemps avant d'obtenir des informations sur le projet de station d'épuration, alors que sa porte, ces derniers mois, leur était grande ouverte.

Surdose de décibels

 

Sur le fond, beaucoup d'arguments, la plupart déjà entendus dans d'autres occasions, ont été échangés hier matin, avec souvent une surdose certaine de décibels. Mais les frontières de la cordialité n'ont pas tout à fait été franchies. On a ainsi beaucoup parlé à nouveau de la fameuse Loi Littoral. Les stations d'épuration, ce que le maire est le premier à regretter, doivent être construites dans la continuité de l'habitat, ce qui empêche tout projet à Rostel; et en dehors de la bande des 100mètres, ce qui interdit une extension de l'équipement existant au Mât-Pilote.

«Irrecevable»

Conformément au souhait des Amis du Pouldu, le maire a bien demandé une dérogation en Préfecture cet hiver pour le site de Rostel; mais Jacques Juloux le redit à nouveau, «mon dossier a été jugé irrecevable», et on lui a fait savoir que son souhait ne remonterait même pas jusqu'au ministère concerné. Ce n'est pas une surprise: si une dérogation de ce type était accordée, elle serait attaquable devant le Tribunal administratif, et c'est l'Etat qui serait juridiquement responsable. Et Keranna? «Le site envisagé est une zone humide», répond-il, «et on ne peut rien y construire». Sur ce point aussi, la loi doit s'appliquer; sans parler du coût, qui ici serait plus élevé qu'ailleurs. Le moins mauvais choix, conclut en substance Jacques Juloux, est donc celui de Kersellec, au Pouldu. «Mais comment accepter une station si près des maisons?», s'emporte le président de l'association, Philippe Esmenard. Réponse du maire: «J'ai l'obligation d'appliquer la loi». «Alors, combattez-là à nos côtés», surenchérit le président. Riposte de Jacques Juloux: l'Association des Maires du Finistère est intervenue en vain pour la faire modifier.

En attendant l'enquête publique

Pour Kersellec, donc, la messe semble dite, et la prochaine étape sera l'enquête d'utilité publique (dont les dates ne sont pas encore connues). Mais les opposants à la station veulent en savoir plus dès maintenant sur le plan des nuisances potentielles. Les odeurs, par exemple, sujet mis en avant par Serge Anne, de l'association Eau et Rivières? Réponse de Jacques Alix, l'adjoint au maire: il y aura deux installations de traitement de l'air, si bien que pendant les travaux de maintenance, on pourra basculer de l'une à l'autre. Et l'aspect paysager? «L'architecte des Bâtiments de France», répond le maire, «nous a conseillé de faire plusieurs petits bâtiments». Résumant la position de bien des adhérents, une dame interpelle le maire: «Vous avez fait de bonnes choses pour la commune. Alors, ne commettez pas l'erreur de votre mandat.» Riposte de Jacques Juloux: «Mon erreur serait de ne rien faire à ce sujet d'ici les prochaines élections, en 2012.»

 

source Jean Jacques Baudet le télégramme édition du 11 Août 2010

Rédigé par Association des Amis du pouldu

Publié dans #station d'épuration

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